samedi 1 septembre 2012

Un petit moment tranquille dans le week-end

Après une bonne grasse matinée, des échanges constructifs avec mon ami Zizou dans le cadre du travail associatif, une petite douche, je prends un peu de temps pour me poser. Je viens de me faire un thé et je me dis je vais me reposer un peu car d'ici une heure, des amis passent me chercher pour aller dîner dans la nouvelle maison de Willy & Ju.
Ces derniers temps, je pense beaucoup à ma tante que j'ai perdue l'été dernier. L'image de son visage souriant, que j'avais vu la nuit de son décés dans mes rêves, me revient toujours. Je m'en voulais de ne pas avoir appelé la période précédant son décés, même si apparemment elle ne pouvait plus parler les derniers temps...Mais c'est comme si son beau visage souriant me tranquillisait et me disait "ne t'inquiète pas, je ne suis pas fâchée contre toi, راني راضية عليك. Je pense à elle tous les jours mais c'est comme si je m'efforçait de  penser à autre chose pour ne pas souffrir...mais il y a bien des moments où les larmes coulent touts seules...Je repense à l'éré 2011 où j'ai passé une semaine chez elle après la mort de son mari الله يرحمه. On sortait avec ma cousine Soussou faire les courses au marché mais elle n'arrêtait pas de l'appeler chaque quart d'heure pour prendre des nouvelles. A l'époque, elle était très affectée par la mort de son mari et était juste un peu fatiguée. quand on rentrait, on la trouvait allongée dans le salon et on voyait qu'elle nous avait préparé, ce qu'on appelle dans la famille une بطحة. Oui, on voulait être toutes les trois dans le salon ensemble. On laissait les chambres de coté et on vivait dans le salon. Je la regardais et lui disais: "ايا عاد طاطا فوزية طونطون لسعد الله يرحمه اذاكا اللي كتب توا نحبك تقوم بروحك و تتلها بصحتك". Elle me souriait en faisant un signe oui de la tête. J'étais loin d'imaginer que son état allait se déteriorer en l'espace d'un an et j'étais loin d'imaginer qu'elle avait cette horrible maladie dont je ne veux même pas prononcer le nom.
On sortait l'après-midi et on lui ramenait son gâteau préféré, après on faisait du café et Soussou préparait le plateau avec le café, le lait et les gâteaux. On se posait dans le balcon, en regardant à notre gauche la montre monguela de l'avenue Habib Bourguiba et devant La Goulette et la mer au loin.
Il y avait des nuits, où on allait dans la chambre et on était toutes les 3 dans le lit, regardant la télé, se racontant des blagues, riant à chaque fois que l'une de nous recevait un message de son amoureux.
Le jour où je devais sortir à el Haouaria avec des amis et le jour où c'était l'occasion de voir mon amoureux à l'époque GB, elle était derrière moi pour me dire "surtout amuse-toi bien, j'espère que celui-là saura te rendre heureuse ou يعرف قيمتك. Elle me disait: "je le sens bien celui-là", quand il m'appelait.
Je me rappelle aussi, un soir, on était sorties avec ma cousine boire un café dehors et en rentrant, il y avait un homme bourré qui était derrière nous. Ma cousine, bien que moins jeune que moi, avait peur pour un rien. Alors je la rassurais et ça commençait vraiment à être stressant. C'était la période juste après la révolution où il n'y avait pas beaucoup de sécurité et où la police était quasi-inexistante. D'ailleurs, un policier regardait qu'on était poursuivies et n'a rien fait. Je disais à ma cousine: "voilà ce qu'on fait, on avance plus vite, il est bourré donc il est plus faible que nous yettaya7, on va limite courir, prépare les clés, dès qu'on entre dans l'immeuble, on ferme à clés et on monte rapidement sans regarder en arrière". Il faisait noir, la lumière ne marchait pas et l'ascenseur était en panne. On a monté les escaliers et devant la porte, on a eu un fou rire. Il fallait ne rien dire à ma tante car elle paniquait rapidement et aurait eu très peur pour nous. Nous sommes entrées, elle était là assise, nous accueillant avec son sourire habituel et son "alors tfarhadou?", suivi de "je sens que vous me cachez queque..." On lui a jamais raconté cette histoire.
Il y a des moments comme ça, qui sur le coup, nous font rire et nous semblent sans aucune importance mais qui peuvent devenir un jour inoubliables et si chers...
Je me sens si triste mais je pense que ma tristesse n'est rien à coté de celle de ma mère.
Elle est partie jeune sans que je puisse vraiment profiter d'elle. الله يرحمها.

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