lundi 10 septembre 2012

Une Tunisienne dans un petit village Tarnais

Mercredi 05 Septembre 2012

J'imprime l'itinéraire de Saint-Martin du Touch jusqu'à Marsac-sur-Tarn, je monte dans la voiture et je prends la route. Une journaliste m'avait contactée il y a quelques semaines pour l'aider à organiser un voyage en Tunisie où elle aimerait rencontrer des gens de la société civile et des journalistes.
J'arrive sur la petite place où il y a l'église indiquée par Françoise dans son mail, je l'appelle et son mari vient me chercher pour me ramener à leur maison.
Je dis bonjour à Françoise et elle me présente aux 15 autres retraités qui vont l'accompagner pour ce road trip. Ils m'ont tous regardée avec de grands yeux et applaudi (j'étais présentée comme la présidente de l'association Jasmin Tunisie Liberté & Démocratie).
Je prend une chaise pour m'asseoir et là ça commence à parler dans tous les sens. Je sentais l'excitation de ce groupe de voyageurs de partir dans un pays inconnu qui a traversé beaucoup de choses derrnièrement pour certians, et dans leur pays de naissance ou de résidence autrefois pour d'autres.
Après un verre de jus de pommes, Françoise m'offre une boisson locale à base de noix, faite par elle et son mari George, bien sur moi qui adore découvrir les spécificités locales, j'accepte avec joie.
Au bout d'un bon quart d'heure, nous attaquons les choses sérieuses. Bien sur, Françoise m'exprime sa crainte par rapport aux derniers actes de violence qui se sont passés en Tunisie. Je leur dis qu'il y avait eu effectivement de la violence mais que la situation n'est pas non plus dramatique, qu'il n'y a pas eu de morts. J'essaie de les rassurer et je remarque qu'ils sont quand même déterminés à y aller.
Après un monsieur me dit "parlez-nous un peu de l'association!" alors je prends la parole et commence à expliquer les objectifs de l'association et évoquer les actions que nous avons pu accomplir jusque-là.
Ensuite, nous parlons du trajet avec les différentes escales, je les conseille sur les coins symptiques à visiter, sur les petits restos sympas comme celui de Kelibia ou encore le resto populaire de la médina de Tunis.
Parmi le groupe; George le mari de Françoise, a vécu en Tunisie pendant la guerre d'Algérie; il était dans l'armée de l'air. Il commence par me dire "je m'en excuse".
Il y a aussi un monsieur né à Bizerte qui parlait de la Tunisie les larmes aux yeux.
Après cette réunion, notre hôte n'a pas voulu me laisser partir avant de partager leur dîner. Elle me dit "cela ne se fait pas chez nous". George me montre le grand jardin avec l'olivier, le noyer, les tomates qu'il fait plantés  lui-même. C'est beau de voir l'attachement de ces personnes à leur terre.
Je remplis alors mon assiette et il y a le monsieur né à Biezrte qui vient me dire "mais qu'est-ce qu'ils racontent, moi j'appellerais ça kemya et non des petits fours".
Autour de la table, j'ai beaucoup d'émotions à entendre des personnes qui ont vécu en Tunisie, parler ainsi de ce pays, partager leurs souvenirs de jadis avec autant de nostalgie, les yeux pétillants et le sourire au coin de la bouche.

Il est vraiment tard et il faut rentrer alors c'est autour des bises, des embrassades et le plus vieux monsieur de la bande me dit: "Vous allez prendre l'autoroute?! Moi ça va faire 20 ans que je n'ai pas pris l'autoroute hihi même cet été on a fait 1600km que par les petites routes. Vous voyez sur la carte il y a les lignes rouges, les lignes vertes et les blanches. Nous on prend toujours les blanches!"
Et une dame me dit: "Ah oui vous travaillez demain! alors allez-y il faut bien payer nos retraites :D"
C'était une soirée très émouvante et on peut dire que les Français ont un certain savoir-vivre propre à eux.

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